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1998 Moon Safari
"Moon Safari"


Un petit moment de bonheur. "Moon Safari" coule dans les oreilles comme un sucre d'orge fond sous la langue. Les deux musiciens de Air ont un unique objectif : le plaisir, le nôtre et le leur... Font-ils encore du trip hop ? Ne s'agirait-il pas plutôt de la réincarnation moderne de la techno-pop aux humeurs sixties du début des années 80, des Taxi Girl et autres Elli & Jacno ? Air est à la fois moderne et passéiste, rétro-futuriste comme on l'a lu dans la presse. On aime Air comme on adore "On connaît la Chanson" de Resnais, par les clins d'oeil aux univers musicaux de notre passé, par ces mélodies inédites qui, sans même qu'on le réalise, nous remettent en tête Polnareff, Gainsbourg, Kraftwerk, Bacharach, les Beatles...Puis il y a l'esthétique "Tintin a marché sur la lune". Qui fait rêver des étoiles. "Moon Safari" est une délicieuse galette pop bien de son époque. Idéale pour le goûter.


A cavalcade of analog synthesizers, organs, electric pianos and processed voices populate Moon Safari, a thoroughly appealing, otherworldly debut album from Air. Where most of their dance contemporaries push the boundaries of trip-hop or jungle, Air blends Euro-dance with new wave. Any futuristic element on their album feels strangely outdated, since they're borrowed from the early '80s, which gives their music an odd, out-of-time feeling. The waves of gurgling synths beneath the spacious, colorful chords and melodies give the impression that the music is floating in space. For all the atmospherics and layers of synths, there's a distinct pop sense to Moon Safari that makes it accessible and damn near irresistible.

Stephen Thomas Erlewine, All-Music Guide

TRADUCTION:Une cavalcade de synthétiseurs analogiques, d'orgues, de pianos électriques et de voix processées peuplent Moon Safari, un premier album de AIR 100% attractif, d'un autre monde. Où la plupart de leurs contemporains dance poussent les limites du trip-hop ou de la jungle, AIR mixe de l'Euro-dance avec de la new wave. Tout ce qui est futuriste semble étrangement anachronique, car empruntés aux années 80, ce qui donne à leur musique un sentiment bizarre hors-du-temps. Les vagues de glouglou des synthés derrière les accords et les mélodies spacieuses et pleines de couleurs donnent l'impression que la musique flotte dans l'espace. Pour chaque atmosphère et couche de synthés, il y a un sens pop distinct de Moon Safari qui le rend accessible et sacrément presque irrésistible.


Confirmant haut la main les espoirs portés sur eux après trois maxis de grande classe, Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel, les deux "frenchies" de Air, nous offrent une nouvelle interprétation de la pop façon ligne claire. Les angles sont arrondis, la démarche est chaloupée et les mélodies se révèlent toujours impeccablement fluides.
Les sceptiques n'y verront là bien sûr que de la musique pour ascenseurs, mais cela serait sans compter le supplément d'âme du groupe. Quel que soit le registre, mélancolique ou parodique, Air produit une musique féerique aux accents presque universels et parfois même insolants de facilité et de simplicité. Air, épaulé par une jeune chanteuse américaine dénommé Beth Hirsch, et avec le renfort de Jean-Jacques Perrey (le roi du moog) et de David Whitaker (qui a produit entre autres Gainsbourg, Dalcan...) se donne à coeur joie dans un festival de voix vocodées, de moogs tourbillonnants et d'embardées de violons. Le sommet de ce safari enchanteur restera le fantastique "Sexy boy", une parodie de pop song qui n'en est pas moins une excellente chanson.
Se rapprochant ainsi plus de Kraftwerk ou des Beach Boys, "Moon Safari" nous propose là une grande leçon de pop musique. Rien de moins pour un french band que l'on attendait plutôt sur des instrumentaux langoureux à souhait.

Quentin Groslier pour Prémonition

Mellow and easy like Sunday morning, Air's 10 songs float around your speakers in a heightened state of tranquillity. Making use of deliberately kitschy moog and Rhodes sounds, Godin and Benoit-Dunckel seem happy to amble about the place, creating dreamlike soundscapes that could well be the ultimate aid to seduction. Such sweet swinging is designed purely to charm the pants off the listener, and if Sexy Boy is knowingly Eurotrash, that doesn't make its sensuality any less potent. There are attempts to vary if not the mood, then the delivery, as All I Need explores gentle acoustic tones and fragile vocals (from American singer Beth Hirsch, incidentally). And such variety makes Moon Safari a fine study of the art of musical cool.

Howard Johnson pour Q

TRADUCTION: Doux et paisible comme un dimanche matin, les dix chansons de Air flottent autour de vos enceintes dans un haut état de tranquilité. En utilisant les sons délibérément kitsch de leur moog et autres Rhodes, Godin et Benoît-Dunckel semblent heureux de se promener, créant des paysages sonores tout droit sortis de rêves qui pourraient être l'ultime outil de séduction. Ce doux balancement est purement créé pour charmer l'auditeur à l'en faire se déshabiller, et si Sexy Boy est reconnu Eurotrash, sa sensualité n'en est pas moins puissante. Il y a plusieurs tentatives pour varier, sinon l'humeur, alors la forme, comme All I Need explore de doux acoustiques et une voix fragile (de la chanteuse américaine Beth Hirsch). Et tant de variété fait de Moon Safari une bonne étude de l'art de la fraîcheur musicale.