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Groupes: Sloy | Discographie | Intervious |
Concert du 26 novembre 1997 à Grenoble. Une question reviendra sûrement plus d'une fois dans les mois à venir: que faisais-tu le 26 novembre? C'était le concert de SLOY / DECHE DANS FACE bien sûr! Dans une ambiance électrique., les SLOY ont joué quasiment l'intégralité de leurs deux albums et nous ont gratifié d'une semi-impro où Armand a même joué de la trompette. Le show était donc impeccable, très intense : 2 rappels +1h30 de concerts+ son nickel = THE claque ! Wohou! Nous avons eu la chance d'avoir une petite discussion avec Armand (le guitariste-chanteur). Quelqu'un de très sensé, franc, beau avec son chapeau et son perfecto ! Climax: A première vue, Planet of tubes, votre dernier album, est assez proche de Plug, le précédent, mais il y a une évolution en profondeur, par exemple avec les samples qui sont utilisés comme instruments à part entière et non plus juxtaposés aux morceaux, il y'a un travail du son, plus de production, et certains morceaux sont un peu des genres musicaux revisités avec votre style... Armand: Je pense qu'on écoute toute forme de musique et toutes les musiques du monde entier, on est pas des gros consommateurs mais on écoute de tout. Quand tu veux prendre quelque chose, tu dis j'aimerais bien faire un truc dans cet esprit là, tu prends que l'esprit, la caricature du style, mais comme t'as déjà ton style à toi, tu prends juste un petit effet, tu rentres pas complètement dans le style. C'est vrai qu'on ressent qu'on écoute des tas de trucs mais ils sont triturés, trafiqués, avec un son qui nous appartient. Pour Planet of Tubes, vous avez encore pris Albini comme producteur et dont la technique est de prendre la première prise et si ça marche pas on passe à autre chose. Pourtant l'album paraît moins fait à l'arrache que le premier, comme si vous aviez eu plus de temps ? A: ç'a été pire ! C'est clair que la relation avec Albini à a changé parce que c'est quelqu'un qu'on connaît maintenant, qui est un ami, qu'on a appris a connaître en dehors du studio. Quand tu rentres en studio avec quelqu'un que tu connais, la relation n'est pas la même.Le premier album a été fait en huit jours , et celui là, on voulait le faire en six jours : Quand ça va très vite comme ça, il faut que les personnes se comprennent très rapidement pour pas perdre de temps. Cet album là [planet of tubes], il a été énormément préparé chez nous ; entre temps, on a bénéficié d'un petit 8-pistes chez nous et on a énormément retravaillé le son et la façon d'appréhender un studio. D'ailleurs, Steve Albini vient souvent en France et passait sur Rennes, on faisait les démos ensemble. C'est pour ça qu'on a pas besoin de plus de jours pour enregistrer. Pour Plug, il y'avait aucune préparation, on a simplement répété et on est rentré en studio, là, on a vraiment beaucoup travaillé, en studio c'était comme une démo plus grosse... Il y'a des groupes dont on a coutume de dire qu'ils sont "intègres" en France, comme les THUGS, les BURNING HEADS. SLOY fait partie de ces groupes-là, est-ce que c'est important d'être reconnus comme tels ? A : On se fout de savoir si c'est important ou pas, pour nous c'est notre façon de vivre. On a une façon de vivre qui est très simple : on veut diriger notre groupe comme on l'entend nous et pas laisser des maisons de disque le gérer. "Intègre" je sais pas mais y'a une grosse part d'honnêteté: un groupe comme LOFOFORA, en dehors de la musique qu'ils font, ils disaient dans un concert "vous êtes aliénés par la télé bande de nazes etc" alors que l'après-midi ils étaient passé en interview sur MCM. Nous on veut pas donner une fausse image, on est vraiment ce qu'on dit... Justement à ce sujet là, il y'a un deuxième clip maintenant, y'a des interview dans la presse, la télé Comment vous gérez cette "commercialisation" du groupe ? A : Toute maison de disque a des disques et les distribue, et la presse parle de ce qu'ils reçoivent, si ils ont envie d'en parler. Mais il y a des groupes comme LUDWIG ou SHERIFF, que tu vois jamais dans la presse et qui vendent deux fois plus que SLOY. Les magazines ne veulent pas parler de ces groupes là, mais ça ne les empêche pas de vendre : eux sont plus commercials que nous quelque part ! Pour je ne sais quelle raison, la presse elle vient pour nous, elle nous pose des questions sympa et on les connaît, ça se fait pas à coup d'achat de pub, même la maison de disque a été très surprise de voir que la presse répondait et voulait deux pages, trois pages sur SLOY dans leur magazine : à partir du moment où ça se fait naturellement comme ça, y'a pas d'embrouilles entre nous et eux, et ce n'est plus une question de se dire est ce qu'on perd un peu les pédales, le gouvernail... Vous avez crée votre propre label, votre propre fanzine dédiés à SLOY: est ce que c'est pour tout contrôler ? Créer ton label te permet d'avoir une autre relation avec la maison de disques car tu es plus qu'un artiste, tu es un label. La relation est différente, y'a moins d'intermédiaires, puisque automatiquement l'artiste est producteur parallèlement à la maison de disques : on choisit comment on va promotionner le groupe, l'album ; et quand les choses vont mal, c'est surtout là où t'as besoin de taper sur la table et dire non. électric [fanzine crée par et dédié à SLOY ndlr] ça n'a rien à voir, c'est simplement nous et les gens qui nous aiment bien ; j'aime pas le mot fan. C'est avoir un relation directe entre eux et nous : on oublie la presse, on oublie tout ça, on oublie qui on est ; on leur parle et eux nous parlent de la même façon. On parle de ce qu'on fait sur la route, de la façon dont on voit le business, comment on fait nos clips etc Sur le label que vous avez crée, est ce qu'il y a des projets de signature d'autres groupes ? A : Pas dans l'immédiat. Sachant qu'on ne veut pas sortir quelque chose pour le sortir, on veut vraiment montrer aux gens que c'est bien, donc s'en occuper à 100% ; pas faire comme beaucoup de maison de disques qui sortent un catalogue. Donc ça prend du temps. On attendra un petit peu que cet album se tasse un peu et on passera peut-être à autre chose après. Est ce qu'il y'a des groupes français ou étrangers dont vous vous sentez proches ? A : Musicalement, je m'intéresse à tous ce qui sort, mais des fois ça va pas plus loin que la simple écoute. Pour moi, y'a des gens comme DECHE DANS FACE ou LES THUGS qui peuvent nous inspirer, après tout le reste ne nous inspire pas ; on les écoute, on les apprécie mais ça nous inspire pas. Y'a des tas de groupe comme BELLY BUTTON où on sent qu'on à la même mentalité alors que musicalement ça n'a rien à voir : on se rencontre et puis on parle, on a des choses à se dire. Avec d'autres groupes, on n'a pas grand chose à se dire. Le style n'a rien à voir, c'est surtout la façon dont tu gères ton groupe, et la simplicité. Est ce que vous avez été influencés par GANG OF FOUR ...et DEVO ? A : DEVO, GANG OF FOUR, BIRTHDAY PARTY, PIL, TALKING HEAD, JOY DIVISION Pour revenir à ces groupes français dont vous vous sentiriez proches, tu parlais de LOFOFORA tout à l'heure, et puis y'en a d'autres NO ONE IS INNOCENT etc On a l'impression, qu'il y'a maintenant des groupes qui chantent en Français, qui sont sur des majors et qui véhiculent autre chose que vous et d'autre part les BELLY BUTTON, les ULAN BATOR ou SLOY qui eux chantent tous en anglais : Est-ce que les groupes français ne sont pas en train de se diviser en deux à pleins de niveaux ? A : Si, c'est clair que ça se divise, qu'on le veuille ou non. La langue pour moi n'est pas un problème. Les choses on a envie de les dire en Anglais, les autres veulent les dire en Français, et si ils chantaient en Anglais, ils ne seraient pas signés sur des majors. Si on a pas de relations avec ces groupes-là, c'est qu'on se rencontre pas, on discute pas, on aime pas trop cette musique, on s'y intéresse pas, ce qui fait que les connexions ne se font pas. Mais c'est pas voulu dans tous les cas. Autrement, des projets après la tournée, un autre album ? A : Non, l'autre ça fait un mois qu'il est sorti ! Le prochain, on aimerait le sortir dans un an et demi. Maintenant qu'on a notre label on aimerait peut-être produire d'autres groupes, enregistrer d'autres groupes dans notre petit studio, peut-être jouer dans d'autres groupes, pour changer un peu. Actuellement, en étant SLOY, on va tourner jusqu'au moins pendant l'été et après on verra comment ça se décide Interview réalisée par Climax
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